Déprime de fin de grossesse : quelles en sont les causes ?

Déprime de fin de grossesse : quelles en sont les causes ?

Contrairement au baby-blues post-natal, qui intervient généralement 1 semaine après l’accouchement et est passager, la déprime de fin de grossesse est un état de profonde dépression qui nécessite une prise en charge rapide pour ne pas s’enraciner. Le point pour vous.

Dépression pendant la grossesse et baby-blues : les différences

Les spécialistes dans leur grande majorité réfutent l’idée de baby-blues avant l’accouchement.  Alors que le baby-blues, comme son nom l’indique, a pour objet le bébé, la déprime pendant la grossesse dépend d’un contexte plus large. Même si, dans les deux situations, les bouleversements hormonaux sont en jeu, c’est l’état de grossesse (et non le bébé) qui provoque l’état dépressif périnatal.

Alors que le baby-blues est la traduction d’un sentiment d’incapacité face à ce bébé tant attendu, la déprime pendant la grossesse s’enracine dans des causes psychologiques plus profondes et parfois difficiles à cerner. Plus qu’une simple baisse de moral, c’est une véritable dépression périnatale aux causes variées qui nécessite l’expertise de professionnels : médecin, gynécologue, sage-femme, psychologue, sophrologue, psychiatre, hypnothérapeute, etc.

 

Les raisons de la dépression maternelle anténatale

Si les hormones jouent un rôle dans la dépression périnatale notamment lors du 1er trimestre*, elles ne sont pas les seules responsables.

*Lors des 3 premiers mois de grossesse, le corps utilise un taux très élevé de progestérone pour préparer l’utérus. Cette super hormone est très importante pour les femmes : elle favorise leur sommeil, les détend tout en les rendant plus fortes.

 

La tocophobie

Du grec tokos ‘accouchement’ et phobos ‘peur’, la tocophobie est une peur fréquente chez les femmes (notamment celles n’ayant jamais accouché) qui peut avoir une incidence sur le bon déroulement de leur grossesse. Selon les chercheurs, 20 % des femmes en seraient atteintes.

Certaines femmes, sans souffrir de tocophobie, appréhendent la délivrance et, le terme approchant, deviennent de plus en plus anxieuses. Associées à des troubles alimentaires et de l’insomnie, ces appréhensions concernant une fin de grossesse difficile peuvent conduire à une dépression anténatale.

 

Une situation personnelle difficile

Devenir parent pour la première fois nécessite un remaniement psychologique qui peut être complexe à gérer lorsque la maman est fragilisée par une (ou plusieurs) situation difficile : déménagement, problème de couple, rupture, perte d’emploi, décès, antécédents d’abus sexuels, problèmes d’argent, etc.  Déjà affaiblie par les bouleversements hormonaux, la maman n’arrive plus à gérer son quotidien avec, comme conséquences : insomnie, repli sur soi, hypersensibilité, idées noires…

 

Une maman sujette à la dépression

Une maman ayant connu des épisodes dépressifs au cours de sa vie est plus vulnérable. Si la perspective de l’accouchement l’angoisse et qu’elle vit en plus une situation compliquée, les risques de développer une dépression pendant la grossesse sont accrus.

 

Déprime de fin de grossesse : osez en parler

Quelles que soient les causes d’une dépression périnatale, reconnaître ses difficultés est un premier grand pas. Les conséquences sur la santé de la maman mais aussi celle du futur bébé peuvent être majeures. Plusieurs études ont en effet montré l’incidence de la dépression périnatale sur le développement psychologique des enfants (sans parler de l’accroissement du risque de complications pendant la grossesse et lors de l’accouchement) :

  • trouble du comportement neurologique chez le nourrisson / vivacité intellectuelle diminuée, troubles du sommeil, agitation, pleurs… ;
  • prédisposition pour l’enfant à la dépression, au stress, à l’anxiété… ;
  • perturbation du développement du cerveau (cortex plus fin) / troubles du langage, de la motricité et la mémoire ;
  • risques accrus d’affections comorbides (anxiété et toxicomanie, dépression et TOC…), etc.

Au vu des études, suivre de près la santé mentale des mères pendant la grossesse mais également après la naissance est essentiel pour le bon développement du nourrisson et sa vie future.